La forêt de la Sainte Baume

La Sainte-Baume est un massif du sud-est de la France, qui s'étend entre les départements des Bouches-du-Rhône et du Var sur une superficie de 2 169 hectares.

Son sommet est le Joug de l'Aigle qui culmine à 1 147 mètres. Il comprend également sur son flanc ouest le sommet des Bouches-du-Rhône : le pic de Bertagne qui atteint l'altitude de 1 042 mètres. Le caractère exceptionnel du site tient à la présence d'une hêtraie mature, préservée depuis des siècles, et de la grotte de Sainte Marie-Madeleine, lieu de pèlerinage majeur au Moyen Âge.

 

Géologie du massif

La formation du massif de la Sainte-Baume a la même origine que le plissement pyrénéen. On attribue ces formations au déplacement de la péninsule Ibérique par rapport à la plaque européenne. Elle commence à s'en détacher il y a 120 millions d'années et amorce un vaste mouvement de rotation, creusant alors le sillon pyrénéen. Il y a 65 millions d'années, le mouvement change : la péninsule ibérique entre en collision avec la plaque européenne, ce qui provoque la formation des Pyrénées. Le sud-est de la France, propulsé alors vers le nord-est d'une centaine de kilomètres, subit des déformations dont une des plus importantes est celle du massif de la Sainte-Baume.

 

 

Hydrologie

Bénéficiant d'un climat de type méditerranéen montagnard, le massif de la Sainte-Baume est considéré comme le principal château d'eau de la région.

Plusieurs rivières y prennent naissance : l'Huveaune, la Vède, le Peyruis, le Gaudin, le Caramy, l'Issole, le Gapeau, le Fauge... Le massif est parcouru par un important réseau de rivières souterraines et de nombreux avens sont explorés par les spéléologues. Le gouffre du Petit Saint-Cassien est connu mondialement. Des résurgences importantes ; La Foux de Nans, la Figuière à Tourves, la source vauclusienne de l'abbaye de Saint-Pons à Gémenos, la Castelette au Plan d'Aups (qui donne naissance à l'Huveaune), la source des Orris à La Roquebrussanne, la source du Raby à Signes... sont alimentées par une forte pluviométrie dûe au relief.

 

Flore et faune

Les fleurs les plus représentatives sont le Lis Martagon, narcisse des poètes, campanules, orchidées, primevère, anémone hépatique, sceau de Salomon, violette, genêts divers, rosiers sauvages, marguerite, digitale jaune, fougères etc.; Sur les crêtes se rencontre la rare saxifrage à feuilles en languette et l’ibéris saxatile à protéger absolument

La faune est très riche en oiseaux et mammifères tel que sangliers, lapins, lièvres, quelques chevreuils, genettes, renards, blaireaux, chauves souris, fouine… dans la forêt domaniale la chasse est interdite. Cours d'eau : Huveaune, Caramy, Vedes, Latay, Issoles, Cauron sont riches en poissons

 

 

Toponymie

Son nom vient de la présence d'une grotte (baume en provençal) qu'aurait, dans la tradition chrétienne, occupé Sainte Marie-Madeleine pendant trente ans, après avoir débarqué en + 47 après J.C. aux Saintes-Maries-de-la-Mer et qui, après avoir évangélisé la Provence aurait été ensevelie dans la crypte de la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume.

La préhistoire

La présence d'Homo erectus est avérée en Pays Sainte-Baume depuis au moins 130 000 ans. On a trouvé sa trace à la grotte des Cèdres au Plan d'Aups, à l’Ouest de la chaîne. L'Homme de Néandertal, grand chasseur, parcourt le massif et semble avoir utilisé les cavernes comme la Grande-Baume (nombreuses sur le massif) au cours des périodes glaciaires.

La Sainte-Baume, réserve de glace de Marseille et Toulon

La Sainte-Baume est un conservatoire de l'histoire des glacières en Provence. Il en existe encore une vingtaine dans le massif. Bien que l'usage de la glace à rafraîchir fut un luxe pratiqué depuis la haute antiquité. En Provence il faudra attendre 1642 pour voir deux marchands obtenir de Louis XIII le privilège exclusif de construire des glacières et de vendre la glace à Marseille.

L’eau des sources et des ruisseaux était captée, canalisée et mise à geler entre janvier et mars sur des terrasses ou bassins bordés de murets. Elle était ensuite stockée dans des glacières, vastes puits de 10 à 20 mètres de profondeur creusés dans le roc, dépassant du sol sur un quart de leur hauteur et recouverts d’un toit de tuiles posées sur une couche de terre. En été, les blocs étaient débités et transportés par charroi nocturne.

Les glacières de la Sainte-Baume orientale ont approvisionné Toulon jusqu’en 1789. Quelques réservoirs de la partie sud-ouest étaient destinés à Marseille. Une vingtaine de ces édifices subsistent à l’extrémité est du massif. Le plus spectaculaire reste certainement la glacière Pivaut, récemment rénovée, à Mazaugues qui est la plus grande des glacières de la Sainte-Baume. Haute de 23 mètres, d’un diamètre de 17,6 mètres, elle pouvait conserver jusqu’à 3 100 m³ de glace. Elle n’aurait été utilisée que deux ans.